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On continue d’être à l’antenne ou pas ?

Bizarrement, j’ai beaucoup entendu cette question récemment.
Pour moi, la réponse est simple : oui !
Mais en faisant quoi ? C’est ce dont nous allons parler ici.

A période exceptionnelle, questions exceptionnelles : faut-il continuer de venir à la radio, à animer les émissions… ? Plusieurs questions qui se sont posées ces derniers temps et qui vont perdurer jusqu’au 11 mai.

Pour moi, c’est oui grâce à 4 mots : lien social, chaleur humaine.
Ce sont les missions premières de la radio, alors accomplissons-les !
Evidemment, il faut que toutes les conditions sanitaires soient réunies : télétravail, désinfection des studios, distances de sécurité… Mais au bout de quelques jours, c’est ce qui a été mis en place dans la plupart des radios.

Certains m’ont aussi posé la question : “les auditeurs se lèvent plus tard, alors pourquoi continuer les matinales dès 6h ?”
Parce que c’est à ce moment là que nous pouvons oublier pour quelques jours l’audience et privilégier les missions premières de notre métier. C’est à ce moment là que la radio est d’utilité publique.
Ok, il y a un peu moins de monde qui se lève à 6h du matin… Et alors ?
Ceux qui se lèvent sont ceux qui nous aident au quotidien : personnels soignants, commerçants, agriculteurs, livreurs, routiers et j’en oublie… Ce sont eux qui sauvent nos vies ! Alors pourquoi ne serait-on pas là pour les aider à se réveiller et à mieux démarrer leur journée ?
Depuis le début de cette période de confinement, nous n’avons jamais eu autant de messages d’auditeurs sur nos réseaux sociaux. Tous sont heureux de retrouver leurs voix et rdv habituels du matin. Ils s’engagent pour nous, alors nous pouvons continuer à nous engager pour eux !

Une fois la question d’être présent ou absent réglée, arrive la suivante : on fait quoi ?
Déjà, on fait passer des messages importants comme les consignes sanitaires par exemple.
Et ensuite, on fait ce que l’on sait faire !
Que fait une chaîne infos, lorsqu’il y a beaucoup d’actualité ? Elle renforce sa promesse.
Que fait une radio de proximité en ce moment ? Elle renforce également sa promesse avec de très belles initiatives locales.
Pourquoi ne pas faire pareil sur une radio musicale de divertissement ?
Est-ce que les auditeurs ont moins envie de sourire dans une période triste et anxiogène ? Je ne pense pas, bien au contraire.
Imaginons que vous vous rendez au travail dans un hôpital. Est-ce que vous avez envie d’entendre uniquement des mauvaises nouvelles ou alors que l’animateur que vous écoutez soit moins souriant que d’habitude ? Non, évidemment. Vous avez juste envie qu’il vous change les idées pendant votre trajet.
Alors réveillons cet auditeur avec le plus de sourire possible et profitons en pour gagner en créativité.

Evidemment, l’émission doit être connectée à l’air du temps.

3 contenus sont importants dans cette période :

– toutes les nouvelles situations de vie quotidienne vécues pendant ce confinement
– les jolies histoires et initiatives qui sont mises en place dans cette période
– la mise en valeur des héros du quotidien

Ces 3 contenus permettent de maintenir la promesse de divertissement, de renforcer le lien avec l’auditeur et d’accomplir les missions 1ères de la radio : le lien social en transmettant de la chaleur humaine.
Pour les auditeurs qui ne sont plus réveillés lors de l’émission, les réseaux sociaux permettent de garder le lien avec eux. De nombreuses émissions matinales sont déclinées en journée et restent ainsi des repères pour les auditeurs. Profitons de ces semaines un peu plus “calmes” pour renforcer notre présence et gagner en créativité : challenges auditeurs – animateurs, lives interactifs avec artistes, vidéos virales…

Cette période doit nous permettre de nous recentrer sur ce qu’est la vocation première de notre métier : penser uniquement à notre auditeur et à ses besoins ! Et il ne faudra jamais l’oublier par la suite.

Dans le cas d’une matinale musicale de divertissement : lui changer les idées, avec beaucoup de sourire et en lui passant les titres qu’il préfère.
Lorsque mon réveil sonne à 3h30, je mesure tous les matins la chance et le privilège que nous avons de réveiller des gens qui sauvent des vies !

Alors pensons-y quotidiennement et faisons-le avec le coeur !

VINCENT SOULET

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