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Radio, le monde d’après : comment s’en sort-on ?

La pandémie a créé la plus grosse crise économique de notre époque. La radio n’est bien sûr pas épargnée, même si on a observé une reprise du marché publicitaire plus rapide que dans le secteur de la télévision par exemple.

Pour survivre, notre média doit faire ce qu’il fait depuis le début de son histoire : se réinventer !
On air, off air et d’un point de vue commercial.
Voici quelques pistes qui peuvent être envisagées pour réussir cette transformation.

En interne tout d’abord. On connaît les contraintes liées à la crise : réductions de budgets, pas de nouvelles embauches ni d’investissements… Faisons de ces faiblesses des forces et profitons-en pour être créatif sur le backoffice.

En allongeant la durée des matinales par exemple : si votre émission est bonne, pourquoi ne pas en profiter ? De plus, les auditeurs n’ont pas encore repris toutes leurs habitudes, autant développer au maximum le potentiel de l’émission.
Pourquoi ne pas en profiter pour confier une émission supplémentaire enregistrée aux animateurs de la matinale ? Le retour de week-end par exemple. Cela permet d’asseoir leur notoriété auprès des auditeurs (et de découvrir encore un peu plus qui ils sont), apporte un contenu premium, développe leurs marques propres et permet de relancer des cases peu mises en avant jusqu’alors (plus-value en cette période durant laquelle les habitudes, emplois du temps et manières de consommer les médias changent).
Enfin, pourquoi ne pas développer des talents en interne plutôt que d’aller chercher de grands noms qui coûtent très chers ? Créer un pré-morning animé par une partie de l’équipe de la matinale avant l’arrivée des leaders ne serait pas un gros risque et motiverait l’équipe tout en créant du lien avec les auditeurs premium.

D’un point de vue publicité, l’idée est de faire rentrer encore plus d’argent pour rattraper les pertes occasionnées ces derniers mois. Pourquoi ne pas repenser le format des pubs ?
Des spots plus courts, adaptés à la consommation actuelle (par exemple les pubs YouTube durent 5 secondes en général) permettraient de placer un peu plus de spots par écran.
On peut également gagner du temps sur les promos antenne : fini les spots à rallonge d’1min, c’était déjà dépassé, c’est aujourd’hui d’un autre temps.
Créer des opérations spéciales pendant les émissions peut aider à développer la notoriété de la marque de l’annonceur ainsi que son image. Par exemple, lors d’une émission spéciale Héros, l’annonceur peut offrir à chaque auditeur pris à l’antenne un cadeau et faire un don à une association à la fin de l’émission ?

On peut également vendre des événements hors antenne qui permettront de développer le lien entre l’auditeur, les animateurs et l’annonceur : un déjeuner équipe – auditeur, un après-midi sport… Des annonceurs commencent à mettre en place certaines de ces initiatives directement via leurs réseaux sociaux, à nous de leur montrer que la radio renforcerait très fortement ces actions.

Et à l’antenne, que change-t-on ?

Pour moi la réponse est la même que durant la période de confinement. On se renforce dans ce que l’on sait faire : info ou divertissement ou proximité. Quoi qu’il arrive, la seule obsession doit être l’auditeur !
Ces derniers mois nous ont appris à travailler différemment : équipes réduites, travail à distance, habitudes d’écoute changées, diminution des cadeaux…malgré toutes ces contraintes, cela nous a permis de développer pleins d’opportunités : les émissions en live depuis les appartements, les interactions digitales entre auditeurs, animateurs et artistes, la mise en avant des héros du quotidien…

Continuons dans ce sens et montrons le positif d’un retour petit à petit “normal” à nos vies. On peut peut-être remplacer les lives en appartements par des lives dans des endroits insolites et intimistes, remercier avec un peu de recul les personnes qui étaient en 1ère ligne, faire des délocalisations à moindre coût, mettre en avant les industries qui ont été durement touchées pendant la crise (restaurants, spectacles…), accentuer les séquences positives et sincères…
L’important est de transformer l’essai du lien virtuel créé pendant le confinement par un lien réel et encore plus sincère avec nos auditeurs ! Nous avons besoin d’authenticité dans nos rapports avec les autres.

Ces derniers mois ont permis à de nombreux auditeurs “passifs” de réaliser que la radio était un véritable lien social.
En créant des programmes durant le confinement, nous nous sommes remis en question. Ne perdons pas cette idée : c’est grâce à ce travail quotidien que nous pourrons continuer à faire évoluer la radio.
L’objectif principal reste inchangé : à chaque ouverture de micro, nous nous devons de donner le meilleur à notre auditeur. En revanche, les méthodes évoluent : plus de souplesse, de l’optimisation, des solutions moins onéreuses, des partenariats constructifs, un développement des nouveaux talents…

La radio et les matinales ont un lien unique avec l’auditeur et ont su le conserver et même le développer ces derniers mois. A une heure où tout n’est que distanciation sociale, profitons de cette chance d’avoir pu toucher nos auditeurs et restons le plus connectés possible avec eux. C’est ainsi que notre média a toujours su évoluer et ainsi qu’il y arrivera une nouvelle fois.

VINCENT SOULET

+ de 20 ans d’expertise média pour vous rendre incontournable.

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